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Réparer la faute du Premier Homme

Réparer la faute du Premier Homme

Question:

Est-ce que la faute du premier homme est encore de nos jours une faute sans rédemption et quelle était réellement cette faute d’un homme qui a eu quand même le courage d’être homme pour la première fois dans l’histoire?

Nous devons expliquer deux choses :

  1. Quelle est notre responsabilité par rapport à la faute du Premier Homme ?
  2. Quelle était cette faute ?
  1. La responsabilité : la tradition chrétienne a pris très au sérieux la chute de l’homme et de l’humanité à cause de la faute du Premier Homme – le péché originel – considérée comme une tache indélébile que porte tout être humain dès sa naissance. Or si l’on naissait coupable, c’est toute notre relation à Dieu qui serait une relation d’animosité. Par conséquent, pour éviter de subir le courroux divin, chaque homme devrait nécessairement faire quelque chose – d’où le mythe chrétien de la passion.

    Ce n’est pas la position du judaïsme. Selon la tradition d’Israël, aucun individu n’a de culpabilité vis-à-vis de la faute du Premier Homme. La tradition ‘hassidique va même jusqu’à enseigner que lorsque le Premier Homme a fauté, toutes les âmes de l’humanité qui étaient en lui l’ont quitté pour ne pas participer à ce péché. Il a donc péché tout seul.

    C’est cependant l’état du monde qui est en chute, et la possibilité a été donnée à l’humanité de s’engager à la réparer. Une personne décidant de réparer la chute du monde ne le fait ainsi pas par culpabilité mais par idéalisme. Cette vision positive et optimiste donne la possibilité à chacun de réparer la faute du Premier Homme.

  2. Au sujet de la nature de la faute elle-même, elle peut être vue à différents niveaux. Pour une lecture matérielle du texte, ce serait le simple fait de manger une pomme. Néanmoins selon la majorité des maîtres d’Israël, la faute est à prendre au sens spirituel – une chute d’un monde idéal où tout est clair, où l’on distingue le vrai du faux, à un monde subjectif où l’on ne distingue plus le vrai et le faux mais on voit ce qui est bon et mauvais. Le bien et le mal étant en somme une forme dégradée du vrai et du faux. En termes philosophiques, c’est le passage de l’objectivité à la subjectivité.

Essayons de comprendre encore ce que dit la Torah au sujet de la nudité du Premier Couple. La nudité indique que l’on n’a rien à cacher, qu’il n’y a pas de honte. Après la faute, il y a une gêne et une honte qui sont liées à la sexualité. D’une fonction pure et sainte, la sexualité a été, selon la tradition, mélangée à une certaine bassesse.

Si la tradition chrétienne a été jusqu’à considérer la sexualité comme un mal, pour la tradition d’Israël, ce que la faute du Premier Homme a engendré, c’est plutôt un mélange de gêne dans un acte de sainteté.

Comment réparer concrètement ?

Toute faute est fondamentalement une révolte. C’est-à-dire que Dieu a exigé de faire ou non quelque chose, et l’individu a fait le contraire. A partir du moment où la personne considère que Dieu est son Maître, elle se positionne automatiquement en dehors de la faute. Autrement dit, accepter le joug céleste, « ‘Ol Malkhout Chamayim », sort la personne de la faute et la ramène à son origine – qu’elle est un être fondamentalement bon. La réparation de la faute du Premier Homme est ainsi d’une très grande simplicité, puisqu’il ne s’agit que d’accepter le joug de l’Eternel.

Voici pour la réparation au niveau individuel – mais ce n’est pas tout. Car nous souhaitons ramener le monde entier à cette rédemption, et pour cela il faut du temps. L’ambition étant la transformation de l’être humain d’un être qui n’a que des désirs en un être capable aussi de donner, un être qui reçoit pour donner. Ce travail nécessite toute l’histoire des Hommes en passant par l’histoire centrale du peuple d’Israël.

La Techouva nous ramène-t-elle à la situation originelle – objectivité et absence de honte ?

Non. L’objectivité et l’absence de honte sont la conséquence – le signe indiquant que le pêché a été réparé. Une personne capable de vivre dans la sainteté, tel que l’a enseigné de rav Moshe ‘Haïm Lozzato dans le ‘Sentier des Justes’ (Messilat’ Yesharim), a atteint un niveau où il n’y a plus de différence entre le sacré et le profane. Tout pour elle est saint. Il n’y a plus de différence entre le matériel et le spirituel, tout pour elle est divin. La particularité de l’enseignement d’Israël est que cet état d’être peut être acquis dans notre monde, de notre vivant. Souvent les religions enseignent que ce n’est qu’après la mort que la sainteté est accessible. Ce n’est pas la position du judaïsme qui enseigne que la sainteté est possible dans la réalité même de ce monde. Comment ?

Dans l’établissement d’une famille, dans la sainteté des lieux et la sainteté du temps. C’est pour cela que Dieu nous a donné des Mitsvot, des commandements, qui nous donnent la possibilité de sanctifier la vie profane.

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